Dans la lignée de ma rubrique sur Evangelion, je vous
présente aujourd'hui Les Mystérieuses Cités d'Or, une série d'animation
franco-japonaise datant de 1982.
Produite par la NHK côté japonais, et avec
Bernard Deyriès et Jean Chalopin côté français, réalisateurs de
Ulysse 31, la
série est inspirée du roman La route de l'or
(titre original :The King's Fifth) publié en 1966.
L'intrigue débute en Espagne, à Barcelone, en 1532. Le thème abordé par la série
est celui de la « quête initiatique » : après le décès du prêtre
l'ayant recueilli, un jeune orphelin de 12 ans nommé Esteban décide de suivre
Mendoza, navigateur expérimenté d'une quarantaine d'années, qui lui propose
de se rendre jusqu'en Amérique avec lui afin de suivre les traces de son père
disparu... Mais surtout de partir à la recherche des légendaires Cités d'Or,
lieu d'origine supposé du médaillon qu'Esteban porte autour du cou
depuis sa naissance, et qui constitue son unique héritage.
Cette page concerne uniquement les épisodes datant de 1982, désignés
désormais comme étant la « saison 1 » de la série.
Je préfère le préciser au cas où : les saisons ultérieures
ne sont pas disponibles en téléchargement sur cette page.
Pourquoi c'est culte ?
La série commence comme une fiction historique, plongeant le spectateur dans
l'ambiance de l'Espagne des Grandes Découvertes, de la conquête du
« Nouveau Monde » et de la confrontation avec les civilisations
précolombiennes. Ceci est bien résumé par son générique, qui lui-même est
devenu un monument de l'audiovisuel des années 1980.
A côté de sa réalisation d'une qualité incroyable pour un programme TV,
la série ne s'arrête pas là et surprend très rapidement
en introduisant des éléments mystiques ou de science-fiction, auxquels on ne
s'attend pas du tout. Cela rend le déroulement de l'intrigue particulièrement
fascinant, jusqu'à sa conclusion digne d'une série moderne.
Les Mystérieuses Cités d'Or comprennent également plusieurs éléments très
inhabituels pour une série visant un jeune public :
La qualité des dialogues, rédigés comme ceux d'une série pour un public adulte, tout
en restant appropriés aux jeunes enfants
L'ambiance musicale absolument épique, étonnante pour une production ayant ce type
de budget
L'utilisation de techniques « cinématographiques » tels que les
flashbacks, normalement absentes des dessins animés destinés à la jeunesse
Une plongée dans l'Amérique précolombienne du 16ème siècle, avec ses
paysages et ses différentes civilisations
La complexité des personnages principaux, chacun ayant sa spécificité et son caractère,
et leur évolution au cours de la série
L'ajout de personnages historiques ayant réellement existé et d'authentiques
lieux d'Amérique Centrale et du Sud, donnant un aspect immersif supplémentaire
Une narration ne sombre pas dans la mièvrerie : certaines séquences ont
pu impressionner les plus jeunes - mais sans jamais aller jusqu'au
« dérangeant »
L'intrigue qui surprend au fur et à mesure, avec de nombreux éléments inattendus
Par ailleurs, un des éléments majeurs et tout à fait inédit de la série, c'est la présence
d'un mini-documentaire en fin d'épisode. Réalisé en prises de vue réelles, celui-ci
permet de faire le parallèle entre l'épisode en question, et les réelles
civilisations traditionnelles d'Amérique. La voix-off est celle de l'acteur
Jean Topart
dont l'intonation particulière a contribué au statut culte de la série.
Les épisodes des Cités d'Or en téléchargement
Je vous ai trouvé une version de la série fidèle à celle d'origine, bien qu'il
s'agisse de vidéos remasterisées. Le format 4:3 est respecté, mais
bien évidemment la résolution (1392 × 1056) est nettement plus élevée que
celle d'un téléviseur de l'époque. Vous allez peut-être trouver les couleurs
un peu vives, mais je pense que c'est d'origine et voulu : un téléviseur
des années 1980 avait un rendu de couleur particulièrement fade.
Il était donc nécessaire de réhausser celles-ci en amont pour obtenir
quelque chose à minima agréable à visionner.
Pour avoir comparé cette version avec de vieilles vidéos dont
je dispose - et qui ne sont pas vraiment « publiables » 😂 -
issues d'enregistrements sur VHS numérisées, il n'y a aucune différence en
termes de contenu. Le doublage est celui d'origine, notamment. Mêmes voix
et mêmes intonations, c'est au-then-tique.
Alors à l'inverse de ce que j'ai écrit dans
l'article sur Squid Game, j'ai à nouveau mis
un ZIP. 😂 Je ne pense pas que ce soit très pertinent de vous faire cliquer
à la suite sur 39 liens... Donc il se pourrait que sous Windows, vous ayez
un avertissement pas très catholique vous indiquant que le fichier téléchargé
est potentiellement dangereux, mais ne vous inquétez pas, c'est safe !
👉 Les Mystérieuses Cités d'Or - VF, Saison 1 (1982) 👈
ArchiveZIPcomprenant les 39 épisodes au formatMKV - 15 Go
En revanche, comme je ne souhaite pas vous imposer un téléchargement de ce volume
sans que vous ne puissiez d'abord savoir si cela vous conviendra, j'ai
dupliqué sur le serveur les trois premiers épisodes, mais aussi les quatre derniers !
Ainsi en plus de l'échantillon, si c'est seulement la fin de la série qui
vous intéresse car vous l'aviez manquée à l'époque, vous pouvez l'obtenir
séparément du reste.
Chacun de ces épisodes pèse entre 330 Mo et 385 Mo environ. Notez que vous retrouvez
exactement les mêmes dans l'archive, et par conséquent il ne vous
est pas nécessaire de les télécharger une seconde fois si vous avez
déjà récupéré le ZIP ci-dessus.
⚠ Spoilers ahead ⚠
Ce qui suit dévoile des éléments de l'intrigue, et aborde notamment de la fin de la série.
J'ai rédigé cette partie afin d'apporter un petit éclairage sur le dénouement.
Un voyage de l'Espagne de la Renaissance jusqu'à des technologies futuristes
L'essence de ce qui fait les Mystérieuses Cités d'Or nous happe réellement
à partir de l'épisode 7, lorsque Esteban et ses amis activent la
voile solaire du navire Solaris, un des vestiges de l'empire de Mu - dont Tao est
un lointain descendant - et qui était caché sur l'île des Galapagos où vivait celui-ci.
Là, on passe directement du 16ème siècle à une technologie qui n'aurait
pu exister qu'à partir du 21ème siècle dans la réalité.
Cette séquence laisse le spectateur de l'époque dans le même état de sidération
que les personnages. Aujourd'hui cette technologie serait réellement envisageable,
bien que probablement assez inefficiente.
Par suite, la série va continuer de nous émerveiller avec d'antiques trésors toujours
plus surprenants, dont le plus emblématique est bien évidemment le Grand Condor.
S'il y a bien un rebondissement inattendu, c'est celui de voir débarquer
un appareil volant en pleine époque des conquistadors. Qui plus est,
doté d'une certaine autonomie et qui puisse aussi se piloter.
Sa « technologie » est toutefois plus fantaisiste et tient
davantage du mystique. Bien que semblant fonctionner à l'énergie solaire,
il n'est pas recouvert de ce qui pourrait s'apparenter à des panneaux
photovoltaïques, au contraire de la voile du Solaris qui en est clairement un.
Ca n'en reste pas moins un coup de génie dans le scénario,
et le condor doré est bien sûr devenu emblématique de la série, en contribuant
à l'émerveillement que celle-ci a suscité. Clairement, s'imaginer aux commandes
d'un tel appareil fait rêver.
Mais ce n'est pas spécialement pour détailler cela que j'ai décidé d'ajouter
cette partie... Les Mystérieuses Cités d'Or passent une fois de plus à la vitesse
supérieure à partir de l'épisode 29, au moment où les Olmèques et leur
mystérieux maître Ménator entrent en scène.
Bien que leur nom soit celui d'un authentique peuple précolombien, ceux de la série
n'ont cependant rien à voir. Leur aspect singulier et leur base hypertechnologique
a pu faire penser à certains spectateurs qu'il s'agissait d'extraterrestres, mais
ce sont en réalité des mutants. Ce sont des survivants de l'empire de Mu (expliqué
ci-après) qui se maintiennent en vie difficilement, grâce à des caissons de stase
et à l'injection de jeunes cellules humaines. Ah oui, ça ne rigole pas.
La confrontation avec ceux-ci va finalement mener nos héros jusqu'à la cité d'or,
laquelle intéresse également les Olmèques, mais pas pour ce vulgaire métal jaune
dont ils n'ont cure. Une fois parvenus jusqu'aux portes de la cité à la fin de
l'épisode 37,
Esteban et ses amis se retrouvent face à un énigmatique gardien masqué qui les
met en garde quant à la « terrible force » cachée derrière
ces portes.
Le gardien leur conte alors l'histoire de l'empire de Mu, de l'Atlantide,
et comment le niveau technologique atteint par ces deux grandes civilisations
a conduit à leur destruction mutuelle. A l'issue d'une guerre ayant
duré de nombreuses années, l'utilisation d'une « arme solaire » par
les belligérants a provoqué l'engloutissement de leurs continents respectifs.
Les visuels de l'épisode ne laissent aucun doute sur le fait que cette
arme « solaire » était en réalité l'arme nucléaire : il y a ici
un parallèle avec la Guerre Froide du monde réel, le conflit latent Est-Ouest
du 20ème siècle, qui pouvait dégénérer en guerre atomique à tout moment.
Les rares survivants de cet événement antique ont muté
en raison des doses de radiations reçues, et sont devenus les Olmèques de la série.
Peu avant l'anéantissement de son continent, l'empereur de Mu, anticipant cette issue
tragique, décida de faire construire sept cités d'or un peu partout dans le monde,
afin de préserver le savoir de sa civilisation ainsi qu'un certain nombre d'artéfacts,
et en particulier celui que les Olmèques désigent par le nom de
« Grand Héritage » : le trésor ultime légué par Mu, bien
qu'il fut la cause de leur destruction.
Il faut savoir qu'ici, on n'a pas affaire à de l'item au rabais. Il ne s'agit
ni plus ni moins que d'un mini-réacteur à fusion nucléaire, la description du gardien
des cités à son sujet étant parfaitement explicite : « une source d'énergie
pareille au coeur de notre Soleil. » Ah oui, la série nous amène très très
loin, et c'est absolument incroyable. D'après les dires de Calmèque, bras droit
de Ménator, cet appareil leur est absolument indispensable pour assurer leur survie :
l'énergie géothermique alimentant leur base, et permettant de faire fonctionner
tout ce qui s'y trouve (notamment les caissons de stase) se révélant bien insuffisante.
Cependant tout ne va pas vraiment se passer comme prévu pour les Olmèques. Le
guardien des Cités d'Or avertit : « la moindre erreur de manipulation dans
l'emploi du Grand Héritage peut provoquer une série
de catastrophes effroyables » et on imagine bien pour quelles raisons...
Après que ce qui devait arriver soit arrivé, le guardien des cités se met en
route vers la base Olmèque en possession du vase de Tao, qui est en réalité
la clé permettant de faire fonctionner la barre de contrôle du Grand Héritage,
et donc le seul objet capable de mettre un terme au cataclysme qui est en train
de se déchaîner.
Parvenu à la base des Olmèques où le Grand Héritage a fait fondre le sol
sous lui et creusé une galerie brûlante, le gardien s'engouffre dans celle-ci
et parvient jusqu'au réacteur. Avec grande difficulté il parviendra
finalement à le désactiver, au prix de sa vie.
Le sacrifice héroïque du gardien des Cités d'Or met fin au tremblement de
terre et aux éruptions volcaniques qui s'était déchenchées, sauvant
ainsi la vie de tous nos amis. Cependant la cité dorée a totalement disparu dans une
gigantesque faille. Fort heureusement, Mendoza est parvenu à sauver un sac qu'il avait
rempli d'or peu avant la catastrophe.
Alors que Mendoza, Sancho et Pedro songent désormais à rentrer en Espagne, l'heure
est venue pour nos protagonistes de se séparer. Esteban, Zia et Tao souhaitent en effet
traverser l'Océan Pacifique et se rendre en Asie, à la recherche de nouvelles
cités d'or. Dès l'origine, Les Mystérieuses Cités d'Or proposaient
une fin ouverte, bien qu'aucune saison ultérieure n'ait été réalisée
au 20ème siècle.
Avant de se quitter, Esteban et Mendoza se font la promesse de se retrouver
un jour à la taverne de Barcelone, où ils se sont rencontrés au début de
l'épisode 1.