Je sais que l'on va me dire que je radotte comme un vieuz, mais je regrette, ce n'est pas dans les années 1980 que l'on aurait vu des jeunes de 15 ans se mettre à poignarder d'autres lycéens en pleine salle de classe. Que ressort-il des dramatiques événements survenus au lycée Notre-Dame-de-Toutes-Aides à Nantes ? Une réflexion sur la sécurité dans les établissements scolaires ? Un questionnement sur l'état mental de cette génération née après l'an 2000, qui a subi des confinements à répétiton en pleine adolescence, décrétés « pour le bien de tous » mais dont l'unique résultat est d'avoir rendu tout le monde complètement zinzin ? Rien de tout cela voyons... Vous avez craqué ou bien ? Se poser ce genre de vraies questions, ce serait beaucoup trop compliqué. Et absolument pas adapté à un post de 160 caractères sur Twitter, ou à une vidéo TikTok de 40 secondes. Non la seule question digne de l'intérêt général, et qui agite toute la classe politique désormais, c'est bien entendu la suivante : « Etre un assassin, c'est de droite ou de gauche ? »Ah oui, on en est là, je ne pense pas que vous étiez prêts. Ce sombre tableau resterait inachevé sans le grand renfort des journalistes, à la « ligne éditoriale » aussi indépendante du pouvoir politique que ne le sont mes deux burnes l'une de l'autre. A aucun moment, ils n'ont envisagé de mettre à disposition le manifeste sur leurs sites Internet ou autres posts Facebook, pour que chacun puisse s'en faire une idée. Ceci permettrait bien trop facilement de démonter la propagande officielle... « C'est la faute aux nazis blochéviques, croyez-nous sur parole ! Et avant de partir, n'oubliez pas de cliquer sur notre pub de merde. Merci, et au revoir. » |
Une petite précision sur ce symbole qui semble avoir mis nos journalistes du 21ème siècle dans la plus grande confusion...
Ceux-ci sont en effet restés pantois devant ce signe en se demandant ce qu'il pouvait bien vouloir signifier, à en lire les différents articles que j'ai parcouru au sujet du manifeste. Il y a de quoi s'interroger sérieusement au sujet de leurs capacités de lecture et d'analyse d'un texte. Ne sont-ils pas censés être des professionnels de la question ? Un professeur de collège qui se servirait de ce document pour un exercice de commentaire de texte pourrait littéralement demander la signification de ce signe dès la première question du devoir. Ah oui, ça ne vole clairement pas très haut, les journalistes n'ont pas vraiment la lumière à tous les étages. Mais est-ce vraiment nécessaire pour eux d'être intelligents, à partir du moment où ils utilisent le prompteur de l'Elysée ?
Ce « Y » inversé est la représentation stylisée d'un anticorps. Je vais être gentil avec les journalistes, je leur pose le lien Wikipédia (Anticorps) ici. Ce pourrait être également utile aux haut-fonctionnaires ou autres ignorants. Ah, mon collège Ming Xiao Deng du FBI m'indique à l'instant dans l'oreillette que ce sont les mêmes.
Le titre du manifeste, ainsi que le contenu de la première partie du document ne laissent aucun doute à ce sujet. La notion d'anticorps y est même évoquée directement à partir de la page 4.
Ne me remerciez pas, c'était gratuit (mais ce n'est toujours pas vous le produit).
Vu tout ce qu'on peut lire à propos de ce manifeste, voici quelques éléments permettant d'éliminer un gros paquet des contre-vérités et autres fantasmes idéologiques qui circulent sur Internet à ce sujet, et qui sont pourtant rapportés dans la presse ou propagés par les politiciens.
- Ce manifeste n'a pas de couleur politique nette - Bien que s'attaquant directement à la mondialisation ainsi qu'à une « caste de privilégiés » dans l'introduction, aucune tendance ne ressort clairement dans la suite du texte, à part cet anticapitalisme à tendance conspirationniste assez générique, et non spécialement partisan.
- L'auteur n'exprime pas d'idées socialistes, collectivistes, ou de nature à réduire les inégalités dans les quelques « solutions » qu'il propose.
- Bien que cela soit tentant, les idéaux de l'auteur ne peuvent pas être comparés à ceux des anarchistes. Même s'il prône une forme de désobéissance civile (sans toutefois utiliser ces termes) le texte ne fait aucun usage du mot anarchisme et ne comporte aucune proposition visant à se débarrasser spécifiquement des gouvernements ou des institutions.
- Le texte n'est pas spécialement écologiste, l'impact de l'Humanité sur les écosystèmes n'étant qu'un fait (difficilement contestable) utilisé essentiellement pour amener le lecteur au coeur des idées de l'auteur : la dénonciation d'une société atteinte d'un cancer en phase terminale. Après la première partie, qui est d'ailleurs plutôt de l'éco-anxiété que de l'écologie politique, les deux tiers restants du document ne parlent plus vraiment d'environnement.
- Il n'y a aucune évocation du racisme, du spécisme, ou de toute autre forme de discrimination dans l'argumentaire, que ce soit pour cautionner ou pour condamner. Aucune mention n'est faite au sujet des différences sociales, idéologiques ou générationnelles qui pourraient exister parmi les « non-privilégiés », pour appuyer le constat que fait l'auteur à propos de la société.
- Le texte n'a aucun relent masculiniste comme cela a pu être dit, ou quoi que ce soit qui puisse rapprocher l'auteur de certaines communautés underground existant sur Internet, et incitant à la haine ou à la violence physique envers les femmes.
- L'auteur n'indique pas avoir fait allégeance à un groupe radical ou terroriste, quel qu'il soit.
- Aucune référence au nazisme n'est présente dans le document - N'en déplaise aux désinformateurs de tous bords, à aucun moment il n'est question d'Hitler ou de ses crimes, ni des groupes visés par ceux-ci, tels que les Juifs.
- L'auteur n'appelle pas à la violence contre les personnes - Bien qu'évoquant des actions radicales comme le sabotage, il n'est en rien question d'attenter à la vie de qui que ce soit. Ce n'est pas à la lecture de ce texte que l'on pouvait se douter que son auteur allait s'engager dans un si terrible déchaînement de violence peu de temps après sa diffusion.
Le document d'origine étant un PDF, il n'est pas bien difficile d'y chercher des mots-clés afin de vérifier ce que j'ai écrit ci-dessus.