📰 La Revue de TheRaphit.com Article n° 35 [08 novembre 2025] [Article au hasard 🎲] [Précédent] Dernier

1984 de George Orwell


LA GUERRE, C'EST LA PAIX

LA LIBERTE, C'EST L'ESCLAVAGE

L'IGNORANCE, C'EST LA FORCE




Si vous ne devez lire qu'un seul roman de toute votre vie...


[Couverture de 1984, en anglais]


... Alors ce doit être celui-là !


- Téléchargements -

[Le livre] [L'adaptation cinématographique]





En 1948, George Orwell (1903-1950) achève l'écriture de son oeuvre la plus célèbre, véritable monument de la dystopie et du roman d'anticipation.

Nineteen Eighy-Four de son titre original (écrit en toutes lettres) nous plonge au sein d'un monde post-guerre nucléaire globale - celle-ci ayant eu lieu au début des années 1950 - et depuis divisé en trois grands « blocs » contrôlant les trois-quarts des terres émergées, chacun gouverné par un régime totalitaire pratiquant la surveillance de masse et la négation de l'individu.

Ces trois états se livrent une guerre permanente dont l'objectif officiel est la conquête du « quart-monde » restant.



Ayant moi-même utilisé sur mon site des expressions tirées du livre telles que « c'est du novlangue » ou ayant évoqué plusieurs fois la fameuse Police de la Pensée, il était temps que je fasse hommage à ce chef-d'oeuvre ! Et puis quoi de plus normal de parler d'un livre dans une rubrique qui s'appelle La Revue ?




~~ L'univers du roman ~~



L'intrigue se déroule donc en 1984, du moins c'est ce qui est supposé. L'année exacte est incertaine en raison du chaos mondial ayant suivi la guerre nucléaire.

La nouvelle géopolitique à trois blocs ayant émergé à la suite de celle-ci comprend l'Eurasia (recouvrant l'Europe continentale et le territoire de l'ex-URSS), l'Estasia (comprenant la Chine, une partie des territoires des pays qui furent au sud et au nord de celle-ci - notamment une partie de l'Inde, la Birmanie, le Bangladesh et la Mongolie - ainsi que les îles japonaises) et l'Océania (incluant les îles britanniques, tout le continent américain, l'Australie et toute la partie de l'Afrique située au sud de l'équateur).


[La carte du monde, dans l'univers du roman]

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Notre histoire débute en Océania à Londres, qui en est la capitale. Cet état est gouverné par un régime dont le nom officiel est l'Angsoc (pour Socialisme Anglais - Ingsoc en version originale), et qui est fondé sur le culte de la personnalité du supposé fondateur de l'état et chef de son Parti unique, dénommé Big Brother (non traduit). La monnaie de l'Océania est le dollar.

Les autres états sont, comme dit dans l'introduction, également gouvernés par des régimes totalitaires très similaires : le néo-bolchévisme pour l'Eurasia, et pour l'Estasia le nom officiel est un mot chinois, qui peut se traduire de différentes manières : « culte de la mort » ou bien « oblitération du moi ».


~~ Les principes de l'Angsoc et le fonctionnement de la société ~~



En Océania, la population est grossièrement hiérarchisée en trois castes.

Les personnes du Parti Intérieur sont l'élite dirigeante, et ce sont elles qui tirent toutes les ficelles. Celles du Parti Extérieur, bien que « membres » du Parti n'ont en réalité aucun pouvoir de décision. C'est une sorte de « classe moyenne » d'exécutants relativement instruits, et occupant des emplois de bureau dans les différents ministères. Quant aux Prolétaires, ce sont les 85 % restants de la population, et ils sont tenus à l'écart des quartiers où vivent les membres du Parti.


[La pyramide sociale en Océania]


Tout au sommet de cette pyramide sociale se trouve Big Brother.

Le régime innonde le peuple d'une propagande omniprésente, s'évertue à réécrire l'histoire en permanence et tient l'ensemble de la société d'une main de fer, par l'intermédiaire des agents de la terrible Police de la Pensée. L'idée c'est que les individus subversifs, ou qui n'adhèrent pas de manière pleine et totale à l'idéologie de l'Angsoc soient repérés avant même qu'ils ne puissent représenter le moindre danger pour l'ordre établi.

Un puissant appareil idéologique accompagne le Parti.

 Le novlangue (n. m.), le langage au service de la propagande
L'Angsoc a créé une nouvelle langue dérivée de l'anglais, dont le but officiel est l'efficacité et la non-dispersion de l'esprit. Par rapport à sa langue-mère, la grammaire en est simplifiée, le vocabulaire appauvri : les mots les plus courts sont privilégiés afin d'être prononcés rapidement et sans réflexion. Le réel objectif du novlangue, à peine caché dans l'intrigue, est d'empêcher le peuple de formuler toute idée contraire à celles du Parti.

La disparition d'un grand nombre de mots permet de fondre certaines notions les unes dans les autres, par exemple le concept « d'égalité » se retrouve réduit à la comparaison de valeurs numériques. Il devient alors possible de rendre cohérentes des assertions telles que : les hommes ne sont pas égaux, car s'ils l'étaient cela signifierait qu'ils mesureraient tous la même taille et pèseraient tous le même poids.
 Le principe de la double-pensée
C'est un des concepts les plus mal compris du roman car il paraît absurde à première vue au lecteur. Il s'agit d'intégrer ensemble deux concepts opposés. On pourrait, par exemple, raisonner de la manière suivante :
Un service quelconque souhaite ne pratiquer aucune discrimination, en recrutant autant d'hommes que de femmes.
Mais si davantage d'hommes (ou de femmes) se présentent, cela conduit à écarter des candidats en raison de leur genre.
Donc pour ne pas discriminer, il faut discriminer.
Suivant ce schéma, n'importe quel terme traduisant des pratiques sociétales négatives tel que « discrimination » peut-être rendu vide de sens, de manière à ce qu'il devienne impossible de critiquer la moindre décision du Parti.

Le concept de la double-pensée recouvre également l'acceptation d'événements historiques contradictoires. Si l'histoire se déroule en 1984 alors Big Brother, représenté sous les traits d'un homme d'environ 45 ans, aurait été bien trop jeune dans les années 1950 pour devenir le héros fondateur de l'Océania, et personne de censé ne peut l'ignorer. L'âge supposé de Big Brother semble donc remettre en question son existence, et par là même, la légitimité de tout le système. Mais l'omniprésence de son visage ainsi que ses nombreuses déclarations ou discours rapportés dans la presse rend impossible d'imaginer le fait qu'il puisse ne pas exister.

De la même manière, lorsque le régime manipule les faits, comme lorsque les alliances entre les trois grands états changent, il devient difficile pour la population de se souvenir qu'elles sont déjà maintes fois changées s'il n'y a aucun document écrit le retraçant. Si le Parti annonce que l'ennemi héréditaire est l'Eurasia et qu'il en a toujours été ainsi, il s'agit donc forcément de la vérité.
 Les devises et maximes du Parti
Les trois grands slogans contradictoires du Parti peuvent aussi s'incrire dans le cadre de la double-pensée. Pratiquer une guerre permanente focalise les peurs de la population sur l'ennemi, qui devient aussi la cause de leurs tourments. Cela supprime toute vélleité de rébellion ou de possibilité de guerre civile, le Parti étant vu comme le dernier rempart du peuple. La guerre, c'est la paix.

De la même façon, certaines maximes telles que le fameux 2 + 2 = 5 représentent l'adhésion totale à l'idéologie de l'Angsoc. Le Parti peut en effet décider que 2 + 2 = 5, tout en devant admettre dans certains cas que 2 + 2 = 4 lorsque c'est nécessaire. C'est une autre facette de la double-pensée, et de la manière dont le parti impose comme seule « vérité » celle qu'il a lui-même décidée.

Enfin l'expression Big Brother vous regarde est elle-même à double sens : signifiant évidemment « Big Brother vous surveille », elle rappelle à chacun qu'il ne soit pas s'écarter du droit chemin. Cependant on peut aussi l'interpréter par « Big Brother veille sur vous », le dirigeant incarnant alors une figure bienveillante et parternaliste, comme le rappelle d'ailleurs son nom. Ce faisant, la surveillance permanente - dont le peuple doit avoir la pleine conscience - n'apparaît plus comme une oppression.

A côté de cela, le régime s'appuie sur un certain nombre d'outils technologiques dont le plus emblématique est le fameux télécran, émetteur-récepteur vidéo présent dans les logements des membres du Parti mais aussi dans l'espace public. Le Parti utilise également sur des mises en scène dans le cadre d'activités communes, telles que les deux minutes de la haine où la population est invitée à insulter Emmanuel Goldstein - le traître à la nation - lorsque son visage apparaît à l'image.


~~ Les personnages ~~



Il est à noter que Winston Smith et Emmanuel Goldstein sont les seuls personnages dont on connaît à la fois le nom et le prénom. En praticulier, le nom de famille de Julia et le prénom de O'Brien n'apparaissent pas dans le roman. Mme Parsons appelle son mari « Tom » sans que l'on ne sache s'il s'agit réellement de son prénom, ou bien d'un surnom ou d'un diminutif.

Winston Smith

Agé de 39 ans, il est le protagoniste principal du roman. Membre du Parti Intérieur, il est employé au Ministère de la Vérité, où sa tâche consiste à réécrire des articles de presse et autres documents d'archives afin qu'ils soient toujours conformes aux prédictions de Big Brother et à la doctrine du Parti.

Bien qu'il ne doive écrire que de la propagande officielle, Winston apprécie son travail car celui-ci lui permet d'exprimer en partie sa créativité, en somme d'exister dans un monde qui nie l'individu.

C'est son goût pour l'écriture qui va le conduire à débuter la rédaction de son journal secret, premier acte de sa rébellion contre le système.

Parsons

Voisin de palier et collègue de Winston, Parsons est un candide dévôt du Parti dont il applique les principes avec zèle.

Il est père de deux enfants totalement endoctrinés, fiers d'être membres des Espions de la Ligue de la Jeunesse, et qui jouent à traquer les criminels.

Syme

Autre collègue de Winston au Ministère, Syme est un érudit spécialiste en linguistique, travaillant à la rédaction du dictionnaire novlangue. Il reconnaît ouvertement que le but de celui-ci est de pouvoir rendre à terme les « crimes par la pensée » impossibles.

Son intelligence et sa parfaite connaissance des motivations et rouages du système font supposer à Winston que Syme représentera tôt ou tard une menace pour le Parti, et qu'il devra être éliminé.

O'Brien

Membre du Parti intérieur, la caste supérieure de la société en Océania.

Winston l'aperçoit parfois au ministère, et entretient pour lui une certaine fascination - il suppose en effet que O'Brien est en réalité membre de la Fraternité, une organisation secrète qui lutterait contre Big Brother et le Parti.

Julia

Belle jeune femme brune travaillant au Ministère de la Vérité, membre de la Ligue Anti-Sexe des Juniors, et semblant dévouée au Parti. A plusieurs reprises, Winston se sent épié par Julia et se met à supposer qu'elle est une agente de la Police de la Pensée et qu'elle a repéré son début de sédition.

Si Julia a bien pressenti quelque chose chez Winston, la véritable raison de son intérêt pour lui se révèlera être toute autre...
Big Brother

Fondateur, chef du Parti et dirigeant de l'état d'Océania, il en est une figure quasi-divine. Son visage est présent absolument partout et il est impossible d'y échapper : affiches, télécrans, fresques de rue.

Plusieurs dessinateurs, souvent partisans, se sont évertués à représenter Big Brother, parfois avec des traits hitlériens ou staliniens. Mais la représentation qui en reste la plus fidèle à mon sens est celle du film de Michael Radford

[Big Brother]

Il est précisé en effet dans le livre que son regard est « à la fois sévère et bienveillant », tel que le serait celui d'un père de famille traditionnel. En cela je trouve que c'est ici particulièrement réussi.

Aucun protagoniste n'a rencontré Big Brother en personne. L'auteur laisse le lecteur dans le même doute, quant à sa réelle existence, que ne le sont les membres du Parti.

Emmanuel Goldstein

Il est « l'ennemi public n° 1 » du peuple d'Océania. Ouvertement désigné dans l'histoire comme étant juif, il fut un très proche collaborateur de Big Brother avant de trahir celui-ci.

Depuis, il est supposé diriger la Fraternité, et chercherait à détruire le Parti et l'état. Goldstein serait également l'auteur d'un ouvrage interdit, réputé ne pas avoir de titre, et donc désigné comme étant seulement Le Livre, ce qui contribue au voile de mystère qui l'entoure.

Tout comme pour Big Brother, personne n'a jamais rencontré Goldstein, et son existence réelle est donc incertaine.

Charrington

Antiquaire tenant une boutique dans un quartier prolétaire. C'est chez lui que Winston s'est procuré l'album dans lequel il rédige son journal.

Il y retroune régulièrement, achetant au passage quelques objets issus d'un passé d'avant l'Océania, et dont Winston n'a que de vagues souvenirs.

A l'étage de la boutique se trouve une chambre inoccupée sans télécran, que Winston décidera de louer.


~~ 1984 en anglais, et ses traductions en français ~~



Si le roman est l'un des plus connus du 20ème siècle, son histoire littéraire l'est moins, et notamment celle de ses traductions. C'est d'ailleurs l'une des raisons majeures m'ayant conduit à vouloir rédiger cet article.

Le livre a été traduit de l'anglais dès l'année 1950 (qui se trouve être celle du décès d'Orwell) en français, par Amélie Audiberti (1899-1988). Cette traduction est restée, pendant plus de 65 ans, la seule éditée dans la langue de Molière, et celle grâce à laquelle le monde francophone a découvert l'oeuvre et ses termes « novlangue », « Police de la Pensée « ou « télécran », passés depuis dans le langage courant.

En 2018, les éditions Gallimard, qui avaient publié la traduction d'Audiberti, ont décidé de faire traduire à nouveau 1984, avec cette fois des termes différents, remplaçant notamment « novlangue » par « néoparler » mais en transposant également l'intégralité du texte au présent (hérésie !), alors que 1984 est initialement écrit au passé, ce qui était respecté dans la traduction d'Audiberti.

Je trouve assez singulier et même un peu cocasse de choisir d'éliminer des termes comme « novlangue » pourtant emblématiques. Mais bien évidemment, ce terme a acquis une popularité certaine, et est depuis régulièrement employé - par des rédacteurs bien plus brillants que moi - pour dénoncer le politiquement correct et sa multitude de néologismes tels que « intersectionnalité », « personne racisée » ou « éco-anxiété ».

Officiellement, c'est simplement parce que « néoparler » serait plus proche du newspeak d'origine. Méwi méwi... Donc en réalité, tout le monde sait bien pourquoi ça a été changé, mais il y a cependant un narratif officiel, ce qui laisse une place au doute... Ah mais dites-donc, cela ne vous rappelle rien ?



L'oeuvre originale étant dans le domaine public depuis 2021, il est très facile de trouver 1984 en anglais sur Internet. Bien que je le propose également ici pour vous épargner une recherche supplémentaire, je ne vous fais gagner en réalité que 15 secondes.

Vous trouverez donc ci-dessous le roman au format EPUB, ce qui vous procurera une expérience de lecture optimale une fois que vous vous serez équipé d'un logiciel de lecture adapté. Néanmoins, si vous êtes allergique au EPUB et que vous préférez un PDF, je vous en propose également un !

 Nineteen Eighty-four, George Orwell (1949) - EPUB923 Ko | PDF1,3 Mo

Vous pouvez ouvrir le PDF directement dans votre navigateur, aussi n'hésitez pas à cliquer sur le lien et à parcourir quelques pages !



Mais bien évidemment, la patte TheRaphit c'est de vous dénicher ce que les censeurs veulent vous faire oublier, à savoir la traduction historique d'Audiberti - et j'ai pu mettre la main sur un exemplaire de celle-ci en PDF ! Le livre peut tout de même se trouver d'occasion au format papier chez Amazon, la Police de la Pensée et le Ministère de la Vér.. Pardon, de la Culture - n'ont pas encore fait disparaître toutes les copies dans un trou de mémoire. :-)

 1984, George Orwell – Traduit en français par Amélie Audiberti (1950) - PDF, 1,3 Mo

Je dois vous avouer que ce document n'est pas d'une qualité exceptionnelle, l'interlignage étant parfois étrange. Mais vous savez cependant que ce n'est pas dans mon habitude de vous proposer de la shitasse. :-) Il n'en reste donc pas moins très lisible, et inclut l'intégralité du texte. Si je mets la main sur une version électronique plus agréable à l'avenir, je ne manquerai pas de faire une petite mise à jour !

La nouvelle traduction en français est quant à elle disponible ici :

 1984, George Orwell – Traduit en français par Josée Kamoun (2018) - EPUB, 692 Ko

A côté de cela, puique l'oeuvre dans sa version originale est désormais libre de droits, cela a laissé le champ libre à plusieurs traductions indépendantes. Je peux vous en proposer l'une d'entre elles, qui inclut des images d'illustration faites par le traducteur :

 1984, George Orwell – Edition augmentée et illustrée, par Evan Leric (2024) - EPUB, 1,8 Mo

Vous y trouverez aussi un contenu rédactionnel, complémentaire par rapport à cet article, incluant la genèse du roman ainsi que son impact sur notre 21ème siècle bien réel, lui. Je me suis donc dit que ce serait une bonne idée de la partager, bien que n'ayant pas été emballé par les choix de traductions de Leric.



Pourquoi la transposition de temps dans la traduction de 2018 pose-t-elle problème ? ⚠ Spoilers !
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Une spéculation assez courante est que l'appendice concernant le novlangue à la fin du livre en est sa réelle conclusion.

Tout l'ouvrage serait en fait une fiction se déroulant dans le cadre historique de l'Angsoc et de l'Océania, destinée à des lecteurs appartenant au monde du roman mais vivant dans un futur bien plus éloigné que 1984, où ce régime appartiendrait désormais à un temps révolu - explication pour laquelle le récit est entièrement écrit au passé.

C'est aussi le cas de cet appendice, qui de plus est écrit en ancilangue, et précise même que « le novlangue était l'idiome officiel de l'Océania » ce qui laisse en réalité assez peu de place au doute. Bien évidemment, Orwell étant décédé prématurément, cette hypothèse n'a jamais pu être confirmée.

Cela constituerait une mise en abyme très intéressante où le lecteur fait lui-même partie du récit, puisqu'il est supposé appartenir au futur de celui-ci.

Accessoirement, cela rend la fin un peu moins pessimiste. Orwell était assez engagé politiquement, et ce n'est pas quelque chose que l'on fait si on a aucun espoir en l'avenir, comme semble l'exprimer son récit.

Par ailleurs un tel dénouement reflèterait assez fidèlement l'essence même du Parti, qui cherche le pouvoir pour le pouvoir, et pratique la rééducation non pas parce qu'il s'agit de neutraliser des opposants, mais bien parce qu'il peut et qu'il sait comment le faire. A son point culminant, on peut donc supposer que le Parti s'est « auto-rééduqué » ce qui a entraîné sa disparition.

Le thème de l'entité toute-puissante qui finit par se détruire elle-même est assez récurrent en science-fiction, et même abordé dans Evangelion !
Officiellement, le choix du présent a été fait par Kamoun pour permettre de « restituer la terreur dans toute son immédiateté » - ce sont ses propres mots. Mais j'avoue ne pas être convaincu.

En attendant, je vous souhaite une bonne découverte ou re-lecture de 1984 !


~~ L'adaptation cinématographique ~~



C'est l'heure du cadeau bonus !

Il y a en réalité plusieurs adaptations au cinéma de 1984, mais il y en a une qui se détache des autres, pensée et faite pour les lecteurs inconditionnels du roman : celle de Michael Radford, sortie justement en... 1984.

Portée par un casting de choix, avec notamment John Hurt et Richard Burton, il s'agit sans doute du film qui se rapproche le plus du livre dont il est tiré de l'histoire du cinéma.


[L'écran-titre du 1984 de Michael Radford]

Téléchargement
Nineteen Eighty-Four - MKV (1080p, VOSTF + VF), 5 Go


Il est évidemment compliqué d'adapter un roman de plus de 390 pages en un film de 1 h 45, aussi un certain nombre d'ellipses sont faites, raison pour laquelle je recommande la lecture du roman avant de visionner le film car dans le cas contraire vous pourriez ne pas tout saisir, vu qu'il vous manquera beaucoup de contexte. A l'inverse, le film peut vous aider à mieux comprendre le livre une fois que vous l'aurez lu.

Le réalisateur a pourtant réussi à ne faire qu'un minimum de compromis : il a adapté les scènes principales du livre, allant même jusqu'à reprendre les dialogues à l'identique. Aucune liberté n'a été prise, il n'y a pas d'intrigue parallèle et aucun personnage n'a été ajouté. Certaines scènes secondaires (comme la visite chez Mme Parsons) peuvent se trouver dans un ordre différent que dans le roman, mais en dehors de cela, le film est fidèle à la ligne directrice de l'intrigue.


[Winston au Ministère de la Vérité] [Winston et Julia] [L'entrevue avec O'Brien]


Pour cette raison, et je préfère tout de même prévenir, le film peut être assez dérangeant car il reflète toute l'horreur de 1984 et notamment dans sa dernière partie. Si vous avez déjà lu le livre, vous voyez de quoi je parle.

Ah oui, ça a été fait au 20ème siècle, le moins que l'on puisse dire c'est que c'est garanti sans mièvreries ou édulcorant...

La version française du film reprend bien évidemment les termes de la traduction d'Audiberti, à l'exception du « camarade » (terme par lequel se désignent les habitants de l'Océania) qui est remplacé par « frère » (ou « soeur »). Je me demande s'il ne s'agit pas là d'une espèce d'auto-censure de l'époque, car il faut savoir que dans les années 1980, il y a eu des ministres communistes dans le gouvernement français. C'est véritablement le seul changement, alors allez savoir...



« If liberty means anything at all, it means the right to tell people what they do not want to hear. »

  – George Orwell



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