Guerre atomique ? Epuisement des ressources naturelles ? Pandémie ?
Rien de tout cela...
Alors, vous l'avez ? Toujours pas ?
- La drogue -
De toutes petites molécules...
Qui détruisent des milliards de neurones
En guide d'introduction, laissez-moi vous conter une vieille légende.
Il y a de cela bien longtemps, un ministre en pleine panique se rend en toute hâte
au palais de son roi :
- Sire, c'est affreux ! Tout le grain des dernières récoltes a été gâté,
et tous ceux qui en mangeront deviendront fous.
- Eh bien ! Interdisez donc à la population d'en manger.
- Nous ne le pouvons, Sire. Si la population n'a rien à manger, elle se révoltera !
- Soit, qu'ils en mangent. Mais nous autres, nous n'en mangerons pas.
- Mais Sire, si nous sommes les seuls à ne pas en manger, alors ce sera nous que la
population désignera comme étant des fous !
- Alors, nous en mangerons aussi. Mais avant cela, nous marquerons notre
front pour nous rappeler que nous sommes devenus fous.
En une époque bien plus ancienne encore, où règne un hiver permanent et où rien
ne pousse, la Nature a fait ce qu'elle sait faire de mieux. Elle a essayé au hasard
tout ce qu'elle pouvait, sans relâche, durant des millions d'années, pour parvenir
a s'adapter et à survivre. Et la Nature a fini par inventer ce qu'il ne fallait pas
inventer. Une arme ultime capable d'asservir la planète entière et de provoquer
sa destruction : le cerveau humain. Une machine tenant de l'orfèvrerie biologique,
d'une complexité qu'on n'appréhende toujours pas au 21ème siècle, et qui
est peut-être la plus grande énigme de cet Univers. Bien plus encore que la matière
noire ou autres énergies fantômes.
Mais que se passe-t-il lorsque vous mettez un singe totalement ivre aux commandes
de la Machine de la Fin du Monde ?
Le cerveau humain, ce n'est pas un jouet
Alors voilà, vous êtes ingénieur et vous concevez des engins, qui font des trucs
et des machins.
Mais le problème avec les appareils, c'est qu'il y a toujours quelque chose qui ne
va pas avec. Parfois ça tombe en panne, ça s'use prématurément, et ça vous agace.
Particulièrement lorsque c'est votre métier et que vous avez fait des années d'études
besogneuses pour l'apprendre. La plupart du temps, il n'y a pas péril en la demeure
mais non, « ça ne va pas se passer comme ça scrogneugneu, ça doit
marcher comme je veux, bordayl à queue ! »
Ah oui, ce sont des bons caprices de gamin. Mais c'est pourtant exactement ce que
l'on fait tous les jours avec notre cerveau. Car comme tout engin, parfois
il marche un peu de travers. Et ça énerve des médecins ou autres biochimistes à dix
ans d'études derrière eux, et dont le gagne-pain est faire en sorte que notre
cerveau fonctionne toujours comme ils le souhaitent. Quelques problèmes pour dormir ?
Bah pas grave, au lieu de mieux organiser ses heures de sommeil en adulte responsable,
on va prendre une p'tite molécule. Un coup de pompe dans la journée ? Aucun souci,
y'a bien une autre molécule de rien du tout qui servira de remontant. C'est comme
mettre un peu de nitrométhane dans le réservoir, ça boost bien et ça fait du bruit,
c'est rigolo. Une dépression ? Aïe aïe aïe ma bonne dame, groß malheur, inventons
vite un nouvel assemblage d'atomes, vous allez voir, ça va tout régler. On ne sait même
pas comment la vie est apparue mais ce n'est pas grave, on va faire de l'expérimental
avec la structure la plus aboutie qu'elle n'ait jamais produit.
Je ne vais même pas vous demander si tout cela est bien sérieux, tellement il est
évident que c'est du grand n'importe quoi. On entrave pas le moindre iota
à la plupart des fonctions cérébrales, et pourtant on joue avec tel le gamin de
quatre ans qui est tombé sur le kit du petit chimiste de son grand frère,
et qui va mélanger tout ça avec les produits d'entretien trouvés à la cuisine.
Parce que sinon ça ne serait pas drôle.
Entre les molécules qu'on a inventé pour « patcher » (littéralement)
notre cerveau, ou celles qui sont censés le faire mieux fonctionner, ou plus vite,
ou plus lentement, et si on peut rajouter de la couleur et des éléphants roses parce
que c'est plus joli... Bah pourquoi pas hein. C'est d'une dinguerie sans nom.
Et le pire dans tout ça c'est que c'est devenu d'une banalité qui ne choque plus personne.
On fait des pâtés avec la chimie de notre cerveau en permanence, et il n'y a pas une
âme censée pour se rendre compte du danger. Un p'tit cachet par-ci, un p'tit
joint par-là, et une p'tite ligne en guise de dessert, c'est juste pour la route.
Alors oui je sais, on va me dire que la plupart des gens ne touchent à rien,
et qu'il y en a même qui ne boivent pas une goutte d'alcool. Mais pendant ce temps :
Alors imaginez, je suis pilote de ligne, et je demande aux ingénieurs
qu'on me fasse un bouton sur le tableau de bord qui permet de couper toutes les
alarmes d'un coup. Bah oui, elles font du bruit et des loupiotes de partout,
ça m'inconforte. Moi ce que je veux, c'est profiter du bô paysage vu d'en haut
en toute tranquilité. Si l'avion est en train de perdre un moteur, ce n'est
pas mon problème... Non mais là, même un mec sous acid me prend pour le pire
des tarés.
Il est vraiment temps de se réveiller. Lorsque le monde entier sera
complètement ravagé aux psychotropes ou perma-perfusé aux stupéfiants,
bah une seule bombe atomique ne présentera plus vraiment de danger en comparaison...
Ce qui sera dangereux, c'est que vu qu'il existe déjà un bouton permettant de lancer
toutes les bombes en même temps, il y aura alors huit milliards de bonobos
complètement stone capables d'appuyer dessus à n'importe quel moment.
Une société droguée de bas en haut
La France était déjà le pays où l'on consommait le plus de drogues légales, et maintenant
ca tourne carrément au narco-état, entre les cités devenues propriété des dealers
(je me demande s'ils ont emprunté à un banquier sous cocaïne pour les acheter), les
ministres qui utilisent le lexique des trafiquants dans leurs annonces, et
les députés qui se procurent leur drogue à sa source la plus pure, c'est-à-dire dans
le métro parisien.
Cela fait des années que l'on nous rabâche pourtant que la lutte contre le trafic
de stupéfiants est une priorité, qu'il faut récupérer les zones de non-droit et
que les dealers ne seront pas plus forts que l'état. Il se passe donc exactement
l'inverse. D'ailleurs, lorsque les fous furieux des banlieues se déchaînent
et que ça part en émeute généralisée, ce ne sont pas les gendarmes ou les CRS
qui rétablissent l'ordre... On ne leur en donne pas les moyens, ni le droit.
Non pour cela il faut que ce soient les barons de la drogue qui disent à
leur congénères « bon vous allez arrêter les conneries maintenant,
parce que c'est mauvais pour le business. » Non mais on va où là ?
Et à côté de ça, il y a en plus les fatalistes ou autres vendeurs de rêve
qui nous disent que la drogue, ce n'est pas une maladie, mais un symptôme. Et que
le vrai problème c'est la pauvreté et le chômage. Bon OK, c'était amusant, mais
elle est où la caméra cachée ?!
Le fait est que la consommation de drogue est répandue dans toutes les couches
de la société. Depuis les lycéens en banlieue jusqu'aux sénateurs qui invitent
des collègues chez eux, en passant par les petits bourges du 16ème
arrondissement. Ceux qui nous parlent des « quartiers oubliés
de la République » pour justifier que s'y soit établi le règne de la poudre
sont exactement les mêmes que ceux qui nous parlent des « banksters »
et de leurs « traders sous ecstasy qui jouent au casino avec l'argent
du peuple. » De qui se moque-t-on ?
En attendant, pendant que ça fume la moquette à l'Assemblée Nationale, des gosses
de 14 ans se jettent sous des trains, des jeunes de 17 ans font des courses-poursuites
avec la police à 150 km/h en pleine ville, des sportifs de 25 ans tombent raides morts
sur le terrain, des rappeurs de 30 ans font des crises cardiaques et des pères
de famille de 50 ans sans histoires décident un beau jour de rouler sur leur voisin
avec leur bagnole. On n'a jamais vu des trucs pareils au 20ème siècle,
ça atteint des proportions inimaginables tellement la drogue est absolument partout.
Oui car il est bien évident que le cerveau de tous ces gens fonctionnait
parfaitement « normalement » hein, et que ce n'est pas
de leur faute. Ils avaient juste une « altération du discernement »,
c'est M. le Juge qui me l'a dit donc ça ne peut être que vrai. Et M. le Procureur m'a
expliqué que les responsables ce sont les microplastiques dans les eaux en bouteille,
les multinationales, et Bernard Arnault.
Méwi méwi... Bien sûr que c'est le monoxyde de dihydrogène le problème, saleté
de molécule, c'en est une aussi. Et son abréviation en anglais c'est DHMO.
Ca fait plus de lettres que THC, c'est forcément plus dangereux.
Ceci était un authentique raisonnement de haut fonctionnaire, à ne pas reproduire
chez vous, cette page étant rédigée par un professionnel (ou pas). Sinon
je peux vous faire la version Brèves de Comptoir aussi : « 40 % des
accidents sont causés par des mecs bourrés, donc ça veut dire que 60 % sont causés
par des mecs qui n'avaient pas bu, il faut le savoir. » Merci MM. les magistrats
et les politiciens de faire les autruches, TOUT VA B1 !
Et je n'ai pas eu à chercher très loin pour trouver la meilleure illustration
du niveau de déni dans lequel ils se trouvent. Voici donc le type de réponse pénale
désormais en place contre les consommateurs de drogue. Attention ça casse des barreaux
de chaise, ça dézingue des roubignolles quantiques, vous n'êtes pas prêts :
Ah oui, je ne vous ai pas menti, ça rigole zéro ! Privé de téléphone. Mais sérieusement,
c'est la cour de récréation ou bien ? Non seulement c'est ridicule, mais le monde
entier va se moquer de la France. Cette infantilisation permanente, ce
« attention, pan-pan cu-cul ! » ça marche avec qui en vrai ? Non par
contre si on agit entre adultes, et que le bédo du midi, c'est six mois
de travail forcé, là de suite ça va moins « lol », vous pouvez
me croire sur parole. C'est pour quand les vraies sanctions ?
Mais en réalité, il ne sera bientôt plus nécessaire d'y réfléchir...
Car il se pourrait bien que dans l'hypocrisie la plus totale, nos
« chers » députés rendent légales les drogues aujourd'hui illégales.
Juste histoire de pouvoir en consommer toujours plus ! Heureusement que les représentants
du peuple sont élus pour agir dans le plein intérêt de ce celui-ci.
Soi-disant, ce serait une manière de combattre les trafics et les réseaux criminels.
Ah oui donc pour soigner le cancer, on va injecter le sida, ça ne résoud rien mais
au moins on saura comment le patient a contracté la maladie ! Et puis accessoirement
on prélèvera un peu de TVA sur les ampoules de VIH, parce que bon,
on n'est pas des marioles et faut bien qu'on gagne not' croûte.
Quelles véritables solutions ?
Généralement, en France c'est assez simple... Quand il y a un problème, alors
il suffit d'y apporter des problèmes !
C'est quoi la prochaine étape ? L'INSEE donne un numéro de SIRET aux
« Uber Shit » ? L'administration publie un formulaire Cerfa pour
commander de la métamphétamine ? Si ça continue, il y aura bientôt des manifestations
de drogués car la Sécurité Sociale (tiens, les initiales de ce truc,
c'est « SS ») ne rembourse pas suffisamment
la beuh. D'habitude, c'est à ce moment que je sors une formule imagée
d'informaticien du genre « il est temps de changer de logiciel » mais
là je crois que c'est le système d'exploitation qu'il faut changer, tellement il
n'y a rien qui va.
Inutile de chercher à flinguer les dealers en pleine rue façon
Rodrigo Dutertre, c'est déjà trop tard. C'est à la consommation qu'il faut
s'attaquer, et là je ne parle pas de dresser un PV au bobo qui tire sur un pétard
en soirée ou au costard-cravate qui se sniffe une ligne en boîte entre les seins
d'une minette à la majorité discutable. Je parle d'une cure de désintoxication massive
et globale de nos cerveaux.
Stopper net la vente libre des produits qui interfèrent durablement avec le système nerveux -
Ah oui ce n'est pas une mince affaire. Mais après tout, si on vend du CBD je ne
vois pas pourquoi on ne vendrait pas de l'uranium. J'en ai besoin pour secourir
l'alimentation de mes serveurs, parce que les batteries au plomb ça ne tient
pas assez longtemps. Puis il paraît que le plomb ça rend fou, les écolos
n'arrêtent pas de le dire. Mais le CBD non, ça ne fait que relaxer bien sûr,
jamais ça ne rendra zinzin. On y croit... Lorsque la vie d'une personne est
en danger il est parfois nécessaire de recourir à des produits dangereux,
tout comme il est parfois nécessaire de faire la guerre pour éviter un drame
encore plus grand. Mais la guerre, c'est une affaire de professionnels, et
tout le monde trouvera normal qu'on ne vende pas un fusil de calibre 50 à la
quincaillerie du coin. Bah pour la médecine, c'est pareil. Pourquoi y a-t-il des
opiacés et des barbituriques en vente à la pharmacie du quartier ? Se débarrasser
des drogues légales, c'est la première étape.
Généraliser le dépistage des stupéfiants -
Vous devez aller voter ? Test de drogue. Vous devez passer un examen ? Test de drogue.
Vous êtes impliqué dans une activité à responsabilité tel que chauffeur,
conducteur d'engins de chantier ou pilote ? Test de drogue. Ou bien employé à un
poste impliquant des responsabilités encore plus élevées, tel qu'un mandat d'élu ? Test
de drogue tous les jours. La drogue n'est en rien une fatalité. Le cerveau
consomme énormément d'énergie, il cherche en permanence à en économiser. Il utilisera
toutes les béquilles qu'on va lui donner, et s'enfermera dans des automatismes. Mais
c'est aussi une machine à s'adapter, et les habitudes ça se change. On doit se
débarrasser de celle qui consiste à consommer toujours plus de molécules
modifiant la chimie de notre cerveau.
Faire comprendre clairement que la drogue, ce n'est pas un loisir -
La drogue tue, l'information ne vous surprendra pas. Mais pourtant, c'est devenu
un passe-temps, et limite un signe de reconnaissance sociale comme la Rolex ou
le sac Vuitton. On marche sur la tête. De plus, ce qui n'est jamais dit,
c'est que pour un consommateur que les drogues mènent tout droit au cimetière (et sans
passer une seule fois par la case Prison), elles vont faucher des dizaines d'autres vies
innocentes qui n'ont rien demandé. Et souvent des enfants. Je ne comprends même
pas qu'on ne s'indigne pas davantage. Ah si je sais : ceux qui ont le pouvoir
de changer les choses sont tous camés. Il devrait y avoir une
tolérance zéro avec les consommateurs, et eux en tête. Vous avez déjà vu les images
des nouvelles prisons pour narco-trafiquants au Salvador ? Je vous garantis que les
petits jeunes qui vivent dans les hôtels particuliers de Neuilly n'auront pas envie
d'essayer le protoxyde d'azote s'ils savent que ça va les y mener tout droit. Pas plus
que les fonctionnaires des bureaux à dorures dans les bâtiments institutionnels.
C'est sûr que c'est un autre style que le
« vilain pas bô, privé de téléphone » de M. le Ministre. Il est temps
d'être véritablement TRES dissuasif.
Les laboratoires et les financiers qui les soutiennent doivent prendre leurs responsabilités -
Savez-vous d'où vient l'héroïne ? Elle a été développée pour combattre l'addiction
à la morphine, qui était déjà un fléau au 19ème siècle. Au début
ça marchait plutôt bien, très bien même. Une vraie molécule miracle, qui
allait régler toutes nos embrouilles avec les drogués. Cela lui a donné son nom.
Aujourd'hui pour un antidépresseur mis sur le marché, il y en a trente autres
qui attendent le résultat de leur phase III. A un moment il faut arrêter de produire
toujours plus de cocktails chimiques détonnants qui font passer le RDX pour un vulgaire
pétard de magasin de farces et attrapes. La science est censée faire progresser
l'humanité, pas la précipiter au fond des abysses. Car toutes ces molécules
deviennent tôt ou tard des drogues, à savoir des « produits psychotropes
artificiels détournés de leur usage initial, et consommés en dehors de tout
cadre médical. » Imaginez maintenant que tout l'argent qui part dans la conception
de produits servant à faire oublier à Bichette_du_59 qu'elle est grosse
et moche - et qui sera pris tôt ou tard par Tarba_du_93 pour
« kiffer » - soit d'un coup investi dans des médicaments
pouvant prévenir les crises cardiaques, la maladie d'Alzheimer ou les leucémies
chez les jeunes enfants. Le monde ne serait-il pas immédiatement meilleur ?
Et honnêtement, je ne pense pas que ça rapporterait moins d'argent.
Je vois au 1er rang qu'on me dit « si on fait vraiment tout ce
que tu as écrit, tu ne pourras plus jamais publier de page Web alors... »
Ha ha ! Non, bien que mes pages soient stupéfiantes, elles ne sont pas rédigées
sous stupéfiants.
Le concept d'une véritable menace c'est que tout le monde l'ignore ou fait mine
de croire qu'elle n'existe pas, parce que le danger ne semble que théorique.
Le haut commandement japonais n'a pas cru ce qui allait lui tomber sur le râble en 1945.
Désormais c'est sûr, tout le monde a peur de la guerre atomique. Mais au même moment,
ces pacifistes pisse-and-lauve nous assènent des « lol, soi zen keum, la draug
cé la vibe lé champi sa fé tripé » et ni eux, ni le reste du monde
ne voit ce qu'il est en train d'arriver. Et ce n'est plus qu'une histoire
de cités, de rebelles ou de perchés : le « mauvais grain » est
consommé en masse, y compris par les ministres et les rois.
Faites ce test en soirée : demandez aux gens présents ce qui pourrait
nous ramener à l'âge de pierre sans explosion, sans pandémie, et
sans épuisement de nos ressources naturelles. Je crois bien que personne
n'aura la réponse.
Car lorsque les fous seront devenus majoritaires, ce sont les saints
d'esprit qui seront tous pris pour des fous.
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